dimanche 23 février 2014

Portugal: Nuno Gonçalves (XVème siècle)

On ne sait pas grand chose de ce peintre portugais, car aucun de ses tableaux n'a survécu jusqu'à nos jours, exception faite du triptyque de Saint Vincent qui lui est attribué avec une quasi certitude. On signale cependant la présence de cet artiste peintre à la cour d'Alphonse V du Portugal en 1463. 

Son triptyque que l'on peut aujourd'hui voir dans la cathédrale de Lisbonne est articulé en trois panneaux que l'on a pris l'habitude de nommer ainsi de gauche à droite:

-panneau des Pécheurs
-panneau des Infants
-panneau de l'Archevêque



Nuno Gonçalves: triptyque de St Vincent (1469)
technique mixte sur panneau de bois de chêne
maître autel de la cathédrale de Lisbonne
Museo Nacional de Arte Antiga de Lisbonne - Crédit photo Wikipedia


Sur son triptyque, Nuno Gonçalves a donc représenté l'ensemble de la société portugaise telle qu'elle était sous le règne d'Alphonse V, avec la noblesse, le clergé et le peuple portugais jeune et vieux.  Il y a vraisemblablement aussi glissé son autoportrait, mais quand et comment pourrait-on l' identifier parmi les 36 visages muets et pratiquement identiques de l'arrière-plan?

samedi 22 février 2014

Odilon Redon (Bordeaux 1840-Paris 1916)

Odilon Redon incarne parfaitement le courant symboliste qui prit naissance en Europe à la fin du XIXème siècle et qui perdure encore et toujours aujourd'hui dans l'inconscient de nombreux artistes.
A voir donc cette remarquable exposition rétrospective qui se tient à Bâle jusqu'au 18 mai 2014:



Odilon Redon: Papillons
New York, The Museum of Modern Art


Opposé aux courants naturalistes et impressionnistes de son époque, qui s'attachaient à mettre en lumière l'instant, la réalité et la beauté apparente (même fugitive) des êtres et des paysages, le courant symboliste se tourna vers les aspects cachés, mystiques ou freudiens de l'être.

Et pas seulement en peinture, mais aussi en littérature, poésie, musique et critique littéraire,  avec Stéphane Mallarmé (1842-1898),  Arthur Rimbaud (1854-1891), Claude Debussy (1862-1918),  Gustave Kahn (1859-1936) et sa revue littéraire "le symboliste" entre autres.

La formidable expansion géographique, scientifique, technique et industrielle du XIXème siècle, provoqua, à la fin de ce siècle une réaction de rejet chez certains artistes et intellectuels européens,
qui fut propice à l'épanouissement du courant symboliste puisqu'il sollicitait l'imaginaire et l'inconscient. 

Les contes et légendes, les mythes et épopées fantastiques, les chimères,  mais aussi l'effroi ou la folie, la maladie, la mort, sont les thèmes principaux introspectifs (et parfois neurasthéniques) du Symbolisme.

Le Romantisme cher à Gérard de Nerval et à Victor Hugo en France, "le Gothic Revival" et le Préraphaélisme en Angleterre, en sont peut-être les courants précurseurs. 


Parmi les peintres qui ont marqué le courant symboliste , on peut encore citer:

Gustave Moreau (Paris 1826- Paris 1898) grand dessinateur et aquarelliste 
Arnold Böcklin (1827-1901) Suisse
Fernand Knopff (1858-1921) Belgique
Puvis de Chavannes (1859-1936) 
Edvard Munch (1863-1944) Norvège
et par la suite Marc Chagall (1887-1985)... 

jeudi 20 février 2014

Alfons Mucha (1860 Ivancice-1939 Prague)

Alfons Mucha ne figure pratiquement jamais dans les anthologies de peintres reconnus et pourtant!
Peut-être parce qu'il fut refusé aux Beaux-arts de Prague en 1878?

Après cet échec, il n'aura de cesse de fréquenter les académies.
A Munich d'abord en 1880, et à Paris ensuite en 1887 (Académie Julian) grâce au mécénat du comte Belasi qui lui offre des bourses d'étude confortable en contrepartie de la décoration de son château d'Emmahof.
Cependant Mucha obtient davantage de commandes comme illustrateur et affichiste que comme peintre, en imposant un art graphique différent que l'on surnommera très vite "Art Nouveau" ou "Modern Style".
Il dessine d'après les photographies de ses modèles dont Cléo de Mérode et Sarah Bernhardt.
Après son mariage, il émigre aux Etats-Unis de 1906 à 1910 où il trouve un nouveau mécène Charles R. Crane qui l'aidera plusieurs années. Mucha y fréquentera encore les académies de New York, Chicago et Philadelphie.
De retour à Prague, il se consacrera essentiellement à ce qu'il pense être son chef d'oeuvre "l'épopée slave".


  
Alfons Mucha : le Printemps et l'Eté (1896)
huile sur panneau- Collection privée
Wikipedia - Art renewal center museum

  
Alfons Mucha : l'Automne et l'Hiver (1896)
huile sur panneau- Collection privée
Wikipedia - Art renewal center museum

De Watteau à Fragonard...


A voir bientôt du 14 mars au 21 juillet 2014 au Musée Jacquemart-André à Paris l'exposition "rococo":


































Affiche de l'exposition:
Jean-Honoré Fragonard : la main chaude (1775-1780)
Washington: National Gallery of Art

La France à la fin du XVIIIème siècle, (le siècle des lumières) donne toujours "le ton" à l 'Europe entière.

Suivant l'exemple de Watteau (1684-1721), certains peintres français:  Lancret (1690-1743),  Chardin (1699-1779),  Boucher (1703-1770), Fragonard (1732-1806),  vont se plier aux exigences d'une bourgeoisie enrichie et d' une noblesse frivole et libertine, en réalisant de véritables peintures de divertissement, mi-décors de théâtre, mi-scènes galantes qui feront "fureur" dans l'Europe aristocratique de cette époque.

D'autres peintres européens: Canaletto,  Tiepolo,  Hogarth,  Gainsborough,  Goya s'emploieront à suivre, chacun à leur manière dans chacun de leur pays, et pendant quelques années seulement, cette mode légère et éphémère...que l'on appelle "Rococo".

mardi 18 février 2014

Michael Sittow (1469 Tallinn-1526 Tallinn)


Master Michiel, le maître incontesté du portrait de cour avec Hans Holbein (début du XVIème siècle), ne fût identifié qu'en 1940 comme étant le peintre estonien Michel/Michael Sittow.

Il était le fils aîné d'une fratrie de 3 garçons, enfants du peintre-ébéniste flamand Claw van der Sittow et de son épouse finlandaise Margaret (alors installés à Tallinn).
A la mort de son père, il quitta Tallinn pour Bruges (1484-1488) où il s'initia aux secrets de la peinture flamande dans l'atelier de Hans Memling.
Il se rendit ensuite à Tolède en Espagne où il travailla à la cour d'Isabelle la Catholique. Il y exécuta plusieurs portraits de Catherine d'Aragon, fille d'Isabelle et une des futures épouses d'Henri VIII d'Angleterre.

Devenu riche, célèbre et très demandé comme portraitiste, il poursuivit une carrière internationale en peignant plusieurs portraits de rois et d'altesses royales d'Europe du nord, (aux Pays-Bas, en Allemagne, en Angleterre et au Danemark).

Ses  peintures ne sont pas toujours signées et authentifiées, mais les portraits  qui lui sont attribués révèlent une grande maîtrise de la technique de l'huile et une grande délicatesse de couleurs. Il est fort possible qu'Hans Holbein ayant eu connaissance de ses toiles, s'en soit largement inspiré.




                             Catherine d'Aragon et Henri VII d'Angleterre

samedi 15 février 2014

Klimt et Vienne, un siècle d'or et de couleurs

Aux Carrières de Lumières des Baux de Provence, sera projeté
du 7 mars 2014 au 4 janvier 2015  cette nouvelle et féerique installation qui met en scène l'Ecole de Vienne.

Des tableaux de Gustave Klimt (1862-1918), Egon Schiele (1890-1918), et de Friedensreich Hundertwasser  (1928-2000) seront projetées sur les parois verticales et le sol des anciennes carrières des Baux de Provence.

Vous pouvez d'ores et déjà visualiser un superbe diaporama et la revue de presse sur le site internet: 

 http://carrieres-lumieres.com/fr/evenements/klimt-et-vienne






Internet, Wikipédia et les autres...

Internet offre aujourd'hui aux amateurs d'Art, d'infinis voyages virtuels dans le monde de l'Art au gré des sites et des blogs.  Encore faut-il ne pas s'y perdre ou ne pas se lasser.  Trop d'images tue l'image. Trop de textes décourage. L'AFP publie déjà à elle seule, plus d'un million d'images par an, archivées pour la plupart pour la postérité. En fera-t-elle un usage éclairé?  

Alors pourquoi un nouveau blog sur l'Histoire de l'Art?
Peut-être parce que "Europe de la Culture" vous offre un cheminement ciblé, à la carte, sélectif et relativement simplifié dans l'Histoire de la Peinture Européenne.

J'ai essentiellement livré (et je continue de livrer car il s'agit d'une longue construction) dans les articles de ce blog, mes impressions personnelles sur les musées européens que j'ai visités et sur les œuvres qui  y sont présentées. Mais j'ai aussi du puiser dans l' encyclopédie Wikipainting de Wikipédia (que je remercie ici) de nombreuses et précieuses informations sur la vie des artistes peintres, sans toutefois paraphraser ou plagier les textes qui y sont publiés.

J'ai obtenu pour chaque tableau illustrant mes articles, les crédits autorisant leur présentation photographique auprès des différents musées détenteurs, malheureusement encore très insuffisants.
Je remercie tout particulièrement dans l'ordre de sollicitation et d'autorisation :

-le Musée des Augustins de Toulouse...
-le Musée des Beaux-Arts de Nice ou Musée Chéret
-le Musée des Beaux-Arts d'Agen
-le Musée d'Art et d'Histoire de Narbonne

Vous pouvez laisser un commentaire ci-après sur ce blog ou me l'adresser directement par e-mail:  jf.rancurel@orange.fr

vendredi 14 février 2014

Musées de Narbonne

Les musées de la ville de Narbonne présentent par leur diversité, un grand intérêt archéologique et artistique. Ils mériteraient d'être mieux connus. 
Les sculptures, stèles, mosaïques, et peintures qui y sont conservées, sont d'une extrême richesse et témoignent aujourd'hui de la profonde influence qu' exercèrent  Rome et le classicisme dans le monde européen pendant plusieurs siècles:

-musée archéologique
-musée de l'Horreum
-musée lapidaire
-crypte paléochrétienne de la basilique Saint-Paul-Serge
-trésor de la cathédrale
-musée d'art et d'histoire

Le musée d'art et d'histoire est installé, tout comme le musée archéologique, dans les appartements richement décorés du palais des archevêques.



Les collections de peinture y sont parfaitement représentatives de l'art européen des XVème, XVIème, XVIIème, XVIIIème  et XIXème siècles.
Elles comprennent des oeuvres majeures d' artistes italiens, flamands, français et espagnols et notamment de  Jan de Beer, Bruegel  de Velours, Jordaens, Ribera, Tintoret, Veronese, Knupfer, Philippe de Champaigne, Rigaud, Boucher, Jan-Joseph Bellet ...

A vous de reconnaître les différents styles de peinture qui ont profondément marqué la peinture européenne du XVème au XIXème siècle et qui se trouvent aujourd'hui réunis dans le musée d'art et d'histoire de Narbonne : 

-gothique et pré-renaissance,
-renaissance
-caravagisme
-baroque
-rococo
-néoclassique
-romantisme

dans les 7 tableaux suivants: 


 Triptyque de Jan de Beer (1475-1528)
 Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage



Le sacre du roi David par Véronèse (1528-1588) attribué à
Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage.



 
St André par José de Ribera (1591-1652)
Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage




































Zoroabel devant Darius par Nikolaas Knupfer (1603-1660)
Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage



Paysage d'Andrea Locatelli (1695-1741)
Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage


Dante à Vérone de Jules Boilly (1796-1874)
Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage



Paysage rocheux de Jean-Joseph Bellet (1816-1898)
Musées de Narbonne- crédit photo Jean Lepage