samedi 30 novembre 2013

Formulations

formulations et compositions des peintures
En plus des liants et diluants, d'autres ingrédients sont utilisés dans la composition des peintures prêtes à l'emploi:
-charges minérales: afin de donner de la texture à la peinture, et permettre la réalisation de reliefs et d'empâtements comme la craie.
-siccatifs : pour accélérer la polymérisation et le séchage de l'huile de lin

 fabricants de couleurs  
Jusqu’au XIXème siècle, la peinture à l’huile est fabriquée dans les ateliers des artistes. Les assistants des peintres sont chargés de broyer les pigments manuellement dans un mortier et de préparer la peinture. Mais l’invention de la machine à broyer à vapeur en 1836 bouleverse la peinture artisanale. Les droguistes, que l’on appelle désormais « marchands de couleurs » effectuent eux-mêmes la préparation et la vente des pigments.

Au début du XIXème siècle, la formulation de la peinture, artisanale depuis toujours, entre dans l’ère industrielle.
La firme britannique Winsor and Newton met au point le tube métallique qui remplace avantageusement les petites bourses de peau dans lesquelles la peinture se conservait très mal.
Les impressionnistes bénéficient donc de nouveaux emballages qui permettent de peindre "sur le motif" en dehors de l'atelier et de nouveaux pigments et colorants de synthèse à des prix abordables (on est loin des prix du lapis lazuli!) qui enrichissent leur palette.
Par ailleurs, l’huile de lin peut alors être clarifiée et blanchie et s'accompagne d'un siccatif qui accélère son séchage. Elle est  parfois remplacée par l’huile d’œillette tirée d'un pavot, et même aujourd'hui par l'huile de soja pour les peintures faites en Chine
Au XXème siècle, la mise au point de pigments et de liants vinyliques et acryliques inodores et solubles dans l'eau révolutionne à nouveau l'art de peindre.

Rubens,Jordaens, Van Dijk, Rembrandt


Au Petit Palais à Paris, s' est tenue du 19 septembre 2013 et jusqu'au 19 janvier 2014 une exposition consacrée à "Jacob Jordaens: la gloire d'Anvers".

                                                                    


Cet hommage particulier rendu à ce peintre flamand ne doit pas faire oublier les autres artistes des Flandres et des Pays Bas du XVIIème siècle, le "siècle d'or "de la peinture Baroque.
Car  maîtres et petits maîtres étaient nombreux, tant la peinture était alors prisée dans les villes du Nord où les marchands de tableaux commençaient à spéculer sur ce tout nouveau marché de l'art.

Mais puisqu'il faut ici se limiter aux principaux peintres,  j' en choisis quatre que je  comparerais volontiers aux Trois Mousquetaires, puisqu'ils étaient leurs contemporains. Les trois premiers ont œuvré dans un même atelier à Anvers, à l'exception du quatrième, Rembrandt, natif de Leyden, un peu plus jeune et plus indépendant.
Ils ont  tous  les quatre défendu de façon magistrale la peinture Baroque, mais chacun avec ses thèmes de prédilection et chacun à sa manière.



Peter  Paul Rubens (1577 Siegen-1640 Anvers) passe sa petite enfance à Cologne. Après la mort de son père en 1587,  sa mère se fixe à  Anvers  où le jeune Peter Paul rentre en apprentissage à 14 ans auprès d'un artiste peintre.
De 1600 à 1608, il voyage en Italie où il accompagne le Duc de Mantoue à Gènes, Venise, Florence et Rome
Il peint alors de grandes scènes mythologiques et religieuses inspirées des artistes italiens et notamment du Titien. Et rentre alors célèbre à Anvers, en ayant réussi la synthèse entre l'art italien et l'art flamand.
En 1609, il est nommé peintre officiel de l'archiduc Albert et de son épouse Isabelle. Avec la célébrité, vient la fortune et Rubens s'offre un château atelier où il emploie de nombreux apprentis. Les commandes prestigieuses affluent comme celle de Marie de Médicis pour les 21 tableaux destinés au palais du Luxembourg.
En 1628-1630, il voyage encore en Angleterre.
Il  peint également des portraits et des autoportraits comme celui où il se représente avec sa jeune épouse Isabelle Brant devant un chèvrefeuille, symbole de la fidélité conjugale:

-autoportrait avec Isabelle Brant (1610)
-descente de croix (1612)
-Hélène Fourment en robe de mariée (1630)
-la kermesse  (1635)...


                
                     Le Christ entre les deux larrons de Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
                     Musée des Augustins Toulouse



Jacob Jordaens (1593 Anvers-1678 Anvers) a d'abord travaillé dans l'atelier de Rubens puis,  à partir de 1640 il exécute de nombreuses commandes pour l'Eglise et les Cours européennes, notamment en Espagne, Angleterre, Scandinavie et en France:

-portrait de famille: (1621)   
-le roi boit (1640)


Antoine Van Dyjk (1599 Anvers-1641 Londres) possède déjà à 16 ans son propre atelier à Anvers, mais il est  aussi de 1617 à 1620 l'élève, l'ami(?) et le collaborateur de Rubens dont il profite aussi des leçons et du savoir-faire.
De 1621 à 1627, il séjourne en Italie, Gènes, Rome, Venise, Turin et Palerme. A Venise, il travaille sous l'influence de Giorgione et du Titien. Son retour à Anvers est triomphal et il obtient lui aussi en 1630 la charge de peintre officiel de l'archiduchesse Isabelle.
En 1 632, il s'établit en Angleterre et devient le peintre officiel du roi  Charles Ier. Il mène alors grand train, mais cela ne l'empêche pas  d'exécuter tout de même un nombre considérable de portraits de cour (350!).
L'influence qu'il exercera sur les portraitistes anglais, comme Gainsborough ou Reynolds sera considérable:

-portrait de famille (1621)
-Charles Ier à la chasse (1635)
-Maria Ruthven (1639)


Harmensz Rembrandt (1606 Leyde-1669 Amsterdam) se forme pendant son adolescence dans  un atelier de Leyde, puis chez Pieter Lastman à Amsterdam, ville où il s'établit définitivement en 1631. Après le décès de son épouse Saskia en 1642, il partage sa vie avec sa servante Hendrickje.  Sa situation financière ne cessant de s'aggraver, il est obligé de vendre sa maison et ses collections d'œuvres d'art.
Malgré tout, Rembrandt reste le plus grand peintre hollandais de son temps; il excelle dans les portraits et la peinture d'histoire:

-autoportrait (1629)
-la leçon d'anatomie du Dr Tulp (1632 )
-la ronde de nuit (1642)
-le retour de l'enfant prodigue....

dimanche 24 novembre 2013

origines et évolution de la "nature morte"


En Europe, les premières représentations peintes d'objets et de plantes qui soient parvenues jusqu'à nous, datent des fresques gréco-romaines.
(les fresques  égyptiennes représentant des objets familiers dans le culte des morts sont cependant bien antérieures).

C'est avec la peinture des retables d'église, qu'apparaissent des objets ou des fleurs ayant une signification symbolique à côté des personnages dans les compositions religieuses: fleurs pour la pureté, vaisselle, gobelet, fruits et nourriture pour la charité...
En 1490, Hans Memling peint de petits tableaux de vase et de fleurs ayant déjà une pure fonction de décoration.
En 1520, Joes Van Cleve, représente une riche corbeille de fruits avec grenades en premier plan de sa "Sainte Famille".
Ce genre se développe à partir du XVIème siècle dans les pays du Nord de l'Europe, avec l'essor de la Botanique, de l'étude des plantes et de l'imprimerie.... 

     Dürer Albrecht: Grande étude d'herbes, 1503, aquarelle et gouache
                                            Albertina, Vienne

et de la peinture profane. L'alchimiste suisse Paracelse qui étudie les vertus médicinales des plantes,  les collectionne dans un  herbier et s'emploie à les décrire minutieusement. Des artistes, comme Albrecht Dürer, se mettent à dessiner  les plantes avec la précision du botaniste et  à les représenter ensuite sur leurs tableaux en sujets isolés (exemple ci-dessus).

On s'accorde cependant à attribuer au Caravage (1573-1610) l'épanouissement et la démocratisation du genre de la nature morte, lui qui peignait avec autant de soin et de réalisme une corbeille de fruit ou une peinture de dévotion.
Les artistes hollandais des XVIème et XVIIème siècles réalisent de magnifiques tableaux de fleurs rares comme les tulipes et les iris aux coloris chatoyants, alors récemment importées aux Pays-Bas. Une façon de  conserver beaucoup mieux que dans un herbier des plantes rares et périssables!
                                  
                        Jan Brueghel dit De Velours et Hendrick Van Balen: Allégorie  de la terre (XVIème)
                                                    copyright Ville de Nice, Photo Muriel ANSSENS

Sur cette "Allégorie de la terre", sont représentées très fidèlement de nombreux feuillages, fleurs et fruits avec la précision du botaniste. Les représentations de corbeilles de fruits, les paniers de poissons, les gibiers et victuailles  avaient pour but de témoigner de la richesse de la table et d'attiser les gourmandises.


œuvre aujourd’hui attribuée  à Bartholomeus Assteyn
Musée d'Agen- cliché Philippe LAINé



 
 Jean-Baptiste Chardin: le panier de pêches et de raisins 1759
  Rennes Musée des Bx-Arts/RMN/Jean-Manuel Salingue 

Plus tard, la nature morte macabre dite "Vanité" représentera systématiquement un crâne trônant aux milieu des fleurs ou des objets, pour rappeler la nature périssable de toute chose et rendre évidente leur absurdité.

Bien que considérée comme un genre mineur, la nature morte se développa beaucoup par la suite pour plusieurs raisons, car c'est une:
-peinture d'observation d'objets familiers de petits formats et de prix raisonnable
-peinture d'atelier pratique à composer et à peindre (à plusieurs) dans les écoles de peinture
-peinture de décoration, surtout à base de bouquets de fleurs ou de fruits de différents coloris, appréciée dans les intérieurs bourgeois du XVIIIème jusqu'à nos jours.



                               Fantaisie d’artiste de Pierre Hubert Subleyras (1699-1749)
                                                    "musée des Augustins Toulouse

Ce tableau de Subleyras qui est la seule nature morte connue de cet artiste, est en fait une allégorie des cinq sens. Les 3 plâtres représentés pourraient vouloir assimiler ce tableau à une "vanité".



              
                       anonyme- collection particulère    dans le style d'Edouard Manet 


 
Prosper Rotge (1895-1969) -Nature morte au pichet
collection particulière

Cette nature morte de Prosper Rotge est exécutée dans le style de Cézanne et de ses fameuses compositions de pommes.

                         

                                  Nicolae Grigorescu:   “bouquet de fleurs claires dans un vase"
                                                             Musée  d'Agen  clichés Thierry-Daniel VIDAL

samedi 23 novembre 2013

pourquoi la "peinture"? et pourquoi continuer de peindre?


Pourquoi de tous temps depuis la Préhistoire, les hommes ont-ils essayer de représenter de manière pérenne ce qu'ils considéraient comme essentiel?

Laissons Albert Camus s'exprimer dans le Mythe de Sisyphe, sur l'absurdité de la condition humaine:

"Il y a dans la condition humaine, c'est le lieu commun de toutes les littératures, une absurdité fondamentale en même temps qu'une implacable grandeur...Toutes deux se figurent, répétons le, dans le divorce ridicule qui sépare les intempérances de l'âme et les joies périssables du corps..."

Oublier dans l'instant par le divertissement incessant l'absurdité de leur condition convient à la plupart des gens. "Carpe diem" est toujours une règle de vie actuelle. Aujourd'hui, les média et les réseaux sociaux omniprésents dans la vie de tous les jours, n'ont d'ailleurs pas d'autre but.

Mais vouloir donc laisser une trace, que ce soit en écriture, en musique, en dessin, en architecture, mais aussi en peinture, telle a été la finalité recherchée de tous temps par l'artiste et ses mécènes.

Alors peindre oui, et continuer de peindre, pour s'éveiller à l'Art dans toute sa diversité, pour témoigner et grandir tout simplement.

jeudi 21 novembre 2013

Cocteau (1889 Maisons-Laffitte 1963 Milly la Forêt), Matisse (1869 Le Cateau-Cambrésis 1954 Nice), Picasso (1881 Malaga-1973 Mougins)

Après les expositions de Nice dédiées cette année à Matisse, celle de Menton joue les prolongations en mettant en lumière dans le nouveau musée Cocteau (de l' architecte Rudy Ricciotti) les recherches multiples, la complicité et les différences de trois artistes qui ont aimé passionnément la Côte d'Azur au XXème siècle: Henri Matisse, Pablo Picasso et Jean Cocteau. 
Lorsque Cocteau s'installe sur la Côte en 1950, Matisse vit à Nice et Picasso à Vallauris. Tous trois vont s'attacher à décrire par la forme et la couleur, mais chacun à sa manière, la thématique méditerranéenne: mythologie, poissons, sirènes mais aussi joie de vivre et spiritualité puisque Matisse à Vence et Cocteau à Villefranche vont chacun décorer une chapelle. 
Films, photographies, céramiques, dessins, peintures, lithographies sont donc proposées au regard du public face à la mer Méditerranée et à la lumière de la baie de Menton.


 Exposition permanente du 11/10/2013 au  03/11/2014:  
                  "Méditerranéens"
                                                  



mardi 19 novembre 2013

Musées à ciel ouvert

Aujourd'hui certaines municipalités rendent hommage sous forme de promenades de rues, aux artistes peintres qui ont séjourné et ont peint dans leurs murs.  Sont ainsi exposées et commentées sur le motif des photographies des paysages peints par ces artistes amoureux de l'endroit au point de venir y travailler.
C'est aussi une façon pédagogique et ludique de mettre l'Art à la portée de tous.

Voici quelques unes de ces promenades que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait:

Auvers sur Oise ou vécut Daubigny et où mourut Van Gogh

Barbizon et son école buissonnière paysagiste qui attira sur les traces de Constable : Corot, Daubigny, Millet et quelques peintres étrangers comme le roumain Nicolae Gricorescu

Ceret qui accueillit presque tous les Fauves et certains  Expressionnistes comme Chaïm Soutine

Crozant dans la Creuse prés de Nohant qui a attiré plus de 500 peintres payagistes au XIXème siècle et pas des moindres: Claude Monet, Francis Picabia, Guillaumin..

l'Estaque à Marseille chère à Cézanne qui venait en voisin d'Aix en Provence peindre la Méditerranée

Etretat et ces célèbres falaises peintes entre autres par Claude Monet

La Frette sur Seine où Marquet peignait les bords de Seine depuis la fenêtre de sa maison

Nice  qui hébergea Dufy et où mourût Matisse...

Ornans dans le Doubs et ses environs où plusieurs sentiers vous conduiront sur les pas de Courbet et notamment celui des sources de la Loue qui aura inspiré au peintre d'Ornans pas moins de 14 tableaux. 

Pont-Aven pour retrouver l'inspiration bretonne de Gauguin, Paul Sérusier et bien d'autres artistes encore...


Quelquefois ce sont les ateliers mêmes où les artistes ont vécu et travaillé que l'on a ouverts au public grâce à l'action de généreux mécènes.  Même si l'on y conserve relativement peu d'œuvres originales, leur  visite permet de mieux percevoir la vie et les sources d'inspiration des artistes qui y ont résidé : 

Auvers sur Oise: atelier et maison décorée de Daubigny
Giverny : jardin, atelier et maison de  Claude Monet
Les Collettes à Cagnes : jardin, ferme, atelier et maison d'Auguste Renoir
Paris : atelier et maison de Gustave Moreau
Paris  : atelier et maison d'Eugène Delacroix

lundi 18 novembre 2013

Modiglani, (1884 Livourne-1920 Paris)

En Suisse, à Martigny, à la Fondation Pierre Gianadda s'est tenue du 21 juin au 24 novembre 2013 l'exposition:

  MODIGLIANI et l'Ecole de Paris"
                                                     

                                       


Et pourquoi ne pas souhaiter lorsque la Suisse rend hommage à un peintre d'origine et de formation italienne (Florence et Venise), librement influencé par l'Ecole de Paris, que ce pays polyglotte situé au cœur de l'Europe et de son Histoire fasse un jour partie intégrante de l'Union Européenne?

lundi 11 novembre 2013

Altamira, Chauvet, Lascaux...

Les toutes premières images peintes par l’homme sont encore exposées aujourd’hui sur les parois de certaines grottes où elles ont été préservées. Représentations colorées ou non, essentiellement animalières, elles sont sans aucun doute à l’origine de la peinture européenne. 

Les signes géométriques et les dessins schématiques gravés dans la pierre sont très nombreux sur tous les continents et ils n’ont d’ailleurs pas fini d’être recensés, mais ils n’ont pratiquement rien de comparable avec les peintures préhistoriques des grottes d’Altamira, Chauvet, Lascaux…. Bien antérieures aux fresques égyptiennes ou crétoises (certes plus colorées et plus documentées), ces fresques préhistoriques témoignent d’un sens aigu de l’observation, d’une parfaite technique d’exécution et de la maîtrise harmonieuse de la palette de couleurs alors disponible : ocre rouge, blanc et noir.
En 2015, il sera possible de découvrir en Ardèche le fac-similé de la grotte Chauvet et ses fresques animalières peintes il y a 36000 ans.


Les scènes de chasse représentées sont-elles réelles ou imaginaires? Peu importe, à mon avis, elles interprètent et expriment une certaine vision du monde environnant. Quelle en est la signification exacte ? Mystère ! si ce n’est d’éblouir et de fasciner par la beauté de certaines peintures. Peut-on parler déjà d’Art Pariétal? Certainement.

Altamira


Chauvet


Lascaux



Le printemps de la Renaissance à Florence au XVème siècle...

Le printemps de la Renaissance, la sculpture et les arts à Florence, 1400-1460

Ou comment  de 1400 à 1460, les artistes de Florence ont réinventé les arts plastiques en s'inspirant des ruines romaines et de la statuaire antique sortie de terre en Toscane.  Ce sont donc les sculpteurs comme Donatello, Luca della Robia , Filarete...qui  ont été les premiers à quitter le Moyen-Age en réinventant la sculpture classique et qui ont ensuite inspiré peintres et architectes.
Les Médicis et les riches drapiers de Florence purent ainsi édifier une ville nouvelle avec l'ambition de surpasser Rome, où le Dôme, les nombreux palais et chapelles magnifiquement décorés de fresques, peintures et sculptures d'un art nouveau attirèrent et influencèrent pour longtemps les visiteurs venus de toute l'Europe.

lundi 4 novembre 2013

Quand 1500 oeuvres d'art disparues depuis 1945 réapparaissent à Munich...

A lire dans Le Monde daté de mardi 5 novembre, l'article de Philippe Dagen sur la réapparition de 1500 toiles dissimulées à Munich par Cornelius Gurlitt (80 ans), le fils de Hildebrand Gurlitt, marchand d'art officiel du IIIème Reich.
Des tableaux d' Auguste Renoir, Henri Matisse, Marc Chagall, Pablo Picasso, Paul Klee, Oskar Kokoschka, Max Beckmann...étaient entassés du sol au plafond  derrière des piles de boites de conserves dans toutes les pièces de l'appartement loué par Cornélius Gullit.
Environ trois cents de ces œuvres avaient figurées dans l'exposition munichoise de 1937 "Entartete Kunst"  ou "Peinture dégénérée!"  organisée par Hildebrand Gurlitt à la demande d'Adolph Hitler et destinée à ridiculiser l'Art Contemporain de cette époque. Cubisme, Expressionisme, Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme ...avait été ainsi sanctionnés par les nazis.
La plupart de ces toiles avaient été rachetées en Allemagne, Autriche etc...bien en dessous de leur valeur à des collectionneurs juifs qui essayaient de fuir le IIIème Reich. Mais aussi en France où les nazis de l'ERR (Einsatzstab Reichleiter Rosenberg) récupéraient là vil prix les toiles des collections juives pendant l'Occupation.

 A la libération, Hildebrand Gurlitt avait déclaré aux américains que sa fabuleuse collection avait entièrement brulé dans sa maison de Dresde lors des bombardements de février 1945, alors qu'en fait, il avait pris soin de cacher et de protéger ces œuvres d'art dont la valeur dépasserait aujourd'hui le milliard de dollars.
Il appartient aux experts mandatés de retrouver l'histoire de chaque tableau, de décider si une restitution est possible ou non, ou s'il n'est pas préférable d'ouvrir un nouveau musée!

vendredi 1 novembre 2013

évolution du paysage


Les premières peintures de jardins et de paysages d'Europe décoraient déjà les murs des villas de Pompéi au Ier siècle avant J.C. Mais elles n'ont été redécouvertes qu'au XIXème siècle et n'ont pas pu avoir d'influence marquante sur l'art européen du paysage.




Prima Porta: villa de Livie (Ier siècle avant J.C.)
Musée National romain

Au XIIIème siècle, apparaissent en arrière-plan des peintures de dévotion gothiques, des petits paysages de convention. 
A la Renaissance, le paysage urbain ou campagnard prend place en arrière plan de la plupart des fresques et des peintures, y compris en arrière plan de célèbres portraits comme ceux réalisés par  Léonard de Vinci ( Vierge aux Rochers)
Mais c'est surtout Albrecht Dürer que la peinture de paysage acquiert son autonomie.


Paysage animé XVIIème siècle
collection particulière


                                              
Camille Corot: Etang de Ville d’Avray (1865) cliché Hugo Maertens
Musée d'Agen



Paysage rocheux de Jean Joseph Bellet (1816-1898)
Musées de Narbonne- Crédit photo Jean Lepage 


Anders Zorn: The church and tower bell in Mora (Sweden)



                         André Derain: Barques à Collioure


Nico KLOPP (1894 - 1930): " Le pont de Remich", 1925 / Huile sur toile / 35 x 47 cm (sans cadre) / Signé et daté en bas à gauche (Inv. 1941-100/253) Copyright: Musée national d'histoire et d'art - Luxembourg





Aujourd'hui, la photo et les documentaires numériques ont mis à mal la peinture de paysage, en livrant sur nos écrans de télévision et d'ordinateur les paysages et reportages du monde entier. Mais il n'en reste pas moins vrai que les besoins de nature,  d'évasion, de rêve ou d'imaginaire restent très forts dans nos sociétés et que les peintures de paysage peuvent encore interpeller et  séduire.